Quiet quitting vs quiet thriving : le nouveau visage de l’engagement

Depuis quelques années, le monde du travail est secoué par de nouveaux termes qui décrivent un changement profond de mentalité chez les salariés. Si le quiet quitting (la démission silencieuse) a fait couler beaucoup d’encre, une alternative plus positive émerge : le quiet thriving (l’épanouissement silencieux).

Comprendre ces deux dynamiques est essentiel pour tout manager ou professionnel des RH souhaitant maintenir une cohésion d’équipe durable.

1. Le quiet quitting : une réponse au désengagement

Le quiet quitting ne signifie pas que le salarié quitte physiquement l’entreprise, mais qu’il limite son investissement au strict minimum contractuel.

  • Les causes : il s’agit souvent d’une réaction à un épuisement professionnel (burn-out), à un manque de reconnaissance ou à une absence de limites entre vie pro et vie perso.
  • Le symptôme : le salarié fait son travail, ni plus, ni moins. Il ne se porte plus volontaire pour de nouveaux projets et se déconnecte pile à l’heure.
  • Le risque : pour l’entreprise, c’est une perte de créativité et une baisse de la performance globale. Pour le salarié, c’est souvent le signe d’une perte de sens.

2. Le quiet thriving : reprendre le pouvoir sur son quotidien

À l’opposé du retrait passif, le quiet thriving consiste à poser des actions concrètes et discrètes pour rendre son travail plus supportable, voire gratifiant, sans attendre un changement venant de la direction.

  • Le concept : c’est une forme de « job crafting ». Le salarié modifie sa manière de travailler pour se protéger et se recentrer sur ce qu’il aime.
  • Les actions : instaurer des moments de concentration sans notifications, se fixer des limites claires, ou s’investir davantage dans les relations avec les collègues appréciés.
  • Le bénéfice : au lieu de subir, l’employé redevient acteur. Il ne cherche pas à impressionner pour une promotion, mais à se sentir bien dans son rôle actuel.

Comparaison des deux approches

CaractéristiqueQuiet QuittingQuiet Thriving
ObjectifSe protéger en se retirant.Se protéger en s’adaptant.
ActionRéduction de l’effort.Optimisation de l’expérience.
Mentalité« Je fais le minimum. »« Je rends mon job meilleur pour moi. »
Conséquence RHRisque de départ ou de conflit.Fidélisation et bien-être accru.

3. Le rôle des RH : passer de l’un à l’autre

Le rôle des ressources humaines est de détecter les signes de quiet quitting pour aider les collaborateurs à basculer vers le quiet thriving.

  • Favoriser l’autonomie : plus un salarié a de liberté sur l’organisation de sa journée, plus il a de chances de pratiquer le quiet thriving.
  • Encourager le dialogue : parler ouvertement de la charge de travail permet d’ajuster les attentes avant que le désengagement ne s’installe.
  • Valoriser l’équilibre : montrer que l’entreprise respecte le droit à la déconnexion transforme la « limite » (vécue comme un acte de rébellion) en une « norme » de santé au travail.

Conclusion : vers un engagement plus sain

Le quiet quitting a été un signal d’alarme nécessaire. Il a montré que le modèle du « toujours plus » arrivait à bout de souffle. Le quiet thriving, en revanche, offre une voie médiane : il permet de rester engagé sans se sacrifier. Pour les entreprises, le défi de 2025 sera de créer un environnement où chaque salarié peut s’épanouir silencieusement, à son propre rythme.

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