Recrutement cadre : quelles tendances en ce début d’année ?

Cette semaine, l’Agence pour l’Emploi des cadres (APEC) a publié les résultats du baromètre sur l’emploi des cadres au premier trimestre 2023. Voici ce qu’il faut retenir sur les tendances et perspectives du recrutement de ces profils.

Les prévisions d’embauche de cadres toujours importantes … 

Le bilan des embauches en 2022 était déjà très positif, pour les cadres comme pour les non-cadres. En 2023, les économistes prévoient un certain tassement de la croissance, notamment en lien avec l’enlisement de la Guerre en Ukraine, et les incertitudes toujours plus fortes autour des tensions d’approvisionnement et des prix des matières premières.

Les incertitudes n’ont cependant pas entachées les carnets de commandes et l’étude de l’APEC montre que les entreprises ont une bonne visibilité. 66% d’entre elles peuvent prévoir leur activité pour les trois prochains mois. 

Même les TPE, souvent mal loties en la matière, ont un horizon dégagé : 63 % d’entre elles sont en mesure de prévoir leur activité à 3 mois,  et 70% des PME.

Conséquence : les intentions de recrutement de cadres progressent de 14%, un chiffre qui n’a jamais été aussi haut.

… Et les difficultés de recrutement aussi !

Mais, les pénuries de main-d’œuvre et les difficultés de recrutement sont toujours présentes dans certains secteurs, elles ont même tendance à s’étendre dans un marché du travail très dynamique favorable à la mobilité..

Selon l’étude de l’APEC, les tensions de recrutement devraient donc rester importantes dans les prochains mois.

79% des entreprises qui pensent recruter un cadre début 2023 s’attendent à ce que ce soit difficile, et 32% des employeurs pensent que le recrutement sera très difficile.

Des opportunités d’emploi génératrices de mobilité chez les cadres

Côté cadre, on profite de la tendance pour donner un nouvel élan à sa carrière. Et alors que les nouveaux entrants ont des salaires à l’embauche parfois plus élevés que les anciens collaborateurs, certains se demandent s’il ne serait pas judicieux de changer d’emploi pour augmenter leur revenu et faire face à l’inflation. D’ailleurs, 72 % des cadres s’inquiètent de l’évolution de leur pouvoir d’achat. 

Selon l’APEC, “certains cadres voient de plus en plus la mobilité externe comme une aubaine pour améliorer leur rémunération : 44 % d’entre eux pensent qu’ils gagneraient au moins 5 % de plus s’ils changeaient d’entreprise pour un poste équivalent “. 

Or, comme l’a souligné à maintes reprises la DARES dans ses notes sur les tensions de recrutement actuelles, une forte mobilité sur le marché du travail est génératrice d’opportunités, ce qui alimente à nouveau les départs, donc les besoins en recrutement.

Une dynamique du marché du recrutement à double tranchant

Les risques de turn-over et de difficultés de rétention sont importants et pourraient être très pénalisantes, car ces intentions de mobilité concernent en particulier les jeunes cadres et les salariés en PME. Or, ces typologies de recrutement ont typiquement un ROI qui s’exprime sur la durée. Un jeune cadre doit prendre ses marques, quand un cadre en PME doit souvent structurer avant de développer.

Bilan des courses : les entreprises devront être très vigilantes pour conserver leurs talents et, a minima, amortir le coût du recrutement. Un vrai travail d’équilibriste en perspective pour pourvoir les offres d’emploi avec des salaires attractifs, sans démotiver les anciens salariés et en fidélisant les récentes recrues ! 

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