BMO 2023 : quels sont les métiers qui recrutent ?

Pôle emploi a publié au mois d’avril les retours de son enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre 2023 des entreprises (BMO). Cette enquête porte sur les intentions d’embauches et les difficultés anticipées. C’est donc un outil précieux pour se projeter sur les offres d’emploi qui seront à pourvoir dans les prochains mois. Voici ce qu’il en ressort.

Les intentions d’embauche en 2023

3 039 000 projets de recrutements sont prévus cette année, dont 72% d’entre eux concernent des contrats durables. Pour Pôle emploi, cela signifie, des CDI ou des CDD de plus de 6 mois. Concrètement, les perspectives d’embauche sont les mêmes que l’an dernier, ce qui signifie, des tensions élevées sur le marché du travail. 

Les secteurs qui vont recruter

Les services concentrent 62 % des intentions de recrutement 2023. Les besoins porteront, comme la majorité des offres d’emploi déposées en 2022, sur les métiers des Services aux particuliers, des Services aux entreprises, et du Commerce. Dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, les difficultés déjà existantes pourraient s’amplifier, car les intentions d’embauche sont en augmentation.

Les difficultés de recrutement anticipées par les entreprises

Cette année, 61 % des projets de recrutements sont considérés comme difficiles pour les entreprises, soit 3 points de plus que l’an dernier. Ce qui confirme la tendance du marché du recrutement, toujours en tension.

Les 5 métiers les plus difficiles à recruter 

Les métiers pour lesquels les entreprises anticipent de fortes difficultés seront : 

  1. Les couvreurs et les zingueurs ;
  2. Les pharmaciens ;
  3. Les aides à domiciles et les aides ménagères ;
  4. Les chaudronniers ;
  5. Les carrossiers automobiles. 

À savoir : ces métiers ne sont pas toujours ceux qui concentrent le plus d’offres d’emploi, mais ce sont ceux qui cristallisent les difficultés.

Les motifs invoqués par les employeurs

Le manque de candidats et l’inadéquation des candidatures restent les deux motifs les plus invoqués par les employeurs pour expliquer leurs difficultés à recruter. Le déficit d’image et le manque de moyens financiers ne sont évoqués que par réciproquement 23% et 16% des employeurs.

Un constat étonnant, car 7 projets de recrutement sur 10 sont portés par des PME. Or, ces dernières ont souvent du mal à attirer les candidats en raison de la concurrence des grandes entreprises, notamment sur les salaires.

Les secteurs et territoires qui ont du mal à recruter

Les secteurs qui embauchent ne font pas toujours partie des métiers les plus attractifs. . Ils souffrent parfois d’un déficit d’attractivité auprès des candidats, notamment l’hébergement-restauration et le BTP.

Avec plus de 390 510 projets de recrutement dans l’hôtellerie et la restauration, les employeurs du secteur anticipent des difficultés pour 64 % de leurs projets. Ces secteurs recrutent souvent des saisonniers, et toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. La région Nouvelle Aquitaine, la Normandie, la Martinique, le Val de Loire sont celles qui anticipent le plus de difficultés à attirer les candidats. La région PACA et la Corse, pourtant très fortement touristiques, sont aussi concernées par ces difficultés de recrutement.

Avec 261 000 projets d’embauche, le secteur de la Construction est très concerné par les difficultés de recrutement. 74 % des employeurs anticipent des problématiques pour pourvoir les offres d’emploi. Là aussi, Pays de la Loire et la Nouvelle Aquitaine sont les deux régions les plus concernées par des difficultés, tout en affichant des volumes de prévisions d’embauche importantes (plus de 15 000 offres d’emploi).

Le match des recrutements par région, selon cet article de Gereso, risque effectivement de se jouer à la maille du territoire. Selon les études prospectives de France Stratégie, l’ouest de la France, ainsi que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur risquent de souffrir d’un déficit structurel de candidats dans les prochaines années. Très dynamiques en termes de création d’emploi, ces régions ne pourront pas compenser, malgré leur attractivité, le déficit structurel de jeunes sortant de formation sur le territoire.

En bref, la BMO 2023 Pôle emploi illustre et projette aussi les défis à mener par les régions pour réussir les recrutements portés par les PME.

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