Les contrats de courte durée toujours plus nombreux

Plus de neuf embauches sur dix se font désormais en CDD ou en contrats d’intérim, et pour des missions de plus en plus courtes. Une précarité en croissance continue depuis plus de 30 ans qui touche particulièrement les jeunes et les seniors, selon une étude réalisée par l’INSEE.

Voici l’enseignement principal à retirer de l’étude Emploi et Salaires : les CDD sont de plus en plus nombreux et leur durée moyenne est de plus en plus courte. Si le CDI reste le contrat de travail dominant, puisqu’il concerne 87% des salariés, les contrats précaires ne cessent de progresser.

La durée moyenne des CDD est l’une des données les plus marquantes de cette étude. Celle-ci est de 26 jours en 2011. La durée des contrats en interim a elle aussi nettement diminué, pour tomber à un peu moins de deux semaines, soit trois fois moins qu’il y a trente ans. Des chiffres inquiétants, car en plus d’être courts, les contrats précaires sont de plus en plus nombreux. En 1982, les CDD ou contrats d’interim ne représentaient qu’un tiers des embauches, contre plus de 90% aujourd’hui.

Un turnover plus important

Cela s’explique en partie par la rotation des salariés au sein d’une entreprise. Plus mobiles que la génération précédente, les actifs restent moins longtemps en poste. L’indicateur de rotation calculé par l’Insee a plus que quintuplé en 30 ans, passant de 38% en 1982 à 177% en 2011. Ce qui signifie, que pour une entreprise de 100 salariés, 177% ont été embauchées et débauchées en un an. Un turnover impressionnant qui est le signe d’un recours accru aux CDD et à l’interim.

Cette situation s’explique également par la frilosité des entreprises à recruter, due à la situation économique incertaine actuelle. Ainsi, ils sont seulement 8% à décrocher un CDI à l’issue d’un CDD ou d’un contrat en interim.

La banque et l’IT passent au travers

Seuls quelques secteurs d’activité échappent à la règle. Les cadres de la banque et de l’assurance subissent par exemple un turnover de seulement 8%, en augmentation de 3 points par rapport à 1982. Le secteur de l’informatique – télécom est également relativement épargné puisque ses effectifs ont quintuplé en trente ans. A l’inverse, les coiffeurs, les métiers du bâtiment et les professionnels du spectacle sont les plus exposés à cette précarisation du marché du travail. Dans le secteur du spectacle et des arts, un tiers des contrats dure à peine plus d’une semaine.

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