Depuis le 1er juin dernier, une expérimentation a été lancée auprès de dix huit entreprises qui se sont portées volontaires pour indemniser les trajets domicile – travail de leurs salariés effectués en vélo. L’objectif était d’étudier si cette indemnisation pousserait les salariés à utiliser davantage leurs vélos.
Les trajets en vélo ont doublé
Cette indemnité kilométrique vélo (IKV) visait à indemniser les trajets en vélo effectués par les salariés. Pour chaque kilomètre parcouru, l’employeur versait 0,25 € à son salarié, avec un plafond maximum établi entre 30 et 55 euros par mois (soit entre 120 et 220 kilomètres par mois). L’objectif était bien sûr de vérifier que cette indemnisation poussait les salariés à laisser leurs véhicules polluants au profit de leurs vélos, dans le cadre d’un projet de loi visant à limiter l’usage de véhicules polluants.
Près de deux mois après la fin de ce test, l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) vient de publier un rapport sur cette expérimentation. Et les conclusions de ce rapport sont plutôt bons, puisqu’il en ressort que les trajets domicile – travail effectués en vélo ont presque doublé depuis la mise en place de cette compensation. Sur les 8 210 salariés concernés par l’expérimentation, 380 ont adhéré à l’IKV, contre 200 qui utilisaient leur bicyclette avant.
Les utilisateurs des transports en commun plus sensibilisés
Petit bémol concernant les résultats de cette étude, les utilisateurs qui ont le plus abandonné leur moyen de transport habituel sont ceux qui utilisaient les transports en commun auparavant. Parmi les nouveaux adeptes du vélo, 54% se déplaçaient en transport en commun, 19% en voiture et 9% en deux-roues. Or, l’objectif de cette expérimentation était de convertir les utilisateurs de voitures et de deux-roues, et moins les utilisateurs de transport en commun. Les auteurs du rapport évoquent la faiblesse de la compensation financière qui ne suffit pas à séduire davantage de salariés. On peut également évoquer la prédisposition à utiliser les bicyclettes des personnes déjà sensibilisées à l’impact environnemental des voitures et des deux-roues.
Pour la suite, l’IKV va être suspendue en attendant sa future intégration dans une loi qui devra être votée et adoptée. Le texte est examiné par le Sénat depuis le 20 janvier.